Au cours des années 1970, le gouvernement du Québec, reconnaissant le fait que la population de la province devient de plus en plus urbaine, entreprend une démarche de sensibilisation à la forêt québécoise. Le Ministère des Ressources naturelles, responsable de cette démarche, décide de mettre sur pied un réseau de « Centres éducatifs forestiers » (CEF) à travers la province. Chaque CEF aura pour mission de promouvoir la connaissance, l’appréciation et l’éducation en conservation du milieu forestier dans chaque région du Québec.
En Outaouais, on choisit le territoire de la Forêt-la-Blanche, pour établir le Centre éducatif forestier de l’Outaouais (CEFO) dès 1979. La raison primordiale pour l’établissement du CEFO aux abords du lac la Blanche est le fait que le territoire a subi très peu de perturbations humaines ou naturelles au fil du temps. On y retrouve des forêts anciennes, des espèces menacées ou vulnérables et plus de trente lacs et étangs. Des dix Centres éducatifs forestier établis à travers la province, seul le territoire du CEFO abrite de tels peuplements forestiers.
Le réseau des CEF attire une clientèle constante au fils des années 1980, mais on remarque une chute au niveau de l’achalandage au début des années 1990. En 1993, le gouvernement du Québec annonce la fermeture du réseau des CEF. Le ministère tente d’impliquer des organismes du milieu pour maintenir les centres ouverts, mais dans bien des cas, les sentiers sont fermés, les immeubles démolis et les terrains vendus. En Outaouais, un organisme à but non lucratif, Vie Active Nature, essaie sans succès de maintenir la vocation du CEFO entre 1993 et 1995.
De 1995 à 1998, le CEFO est à l’abandon et le Ministère des Ressources naturelles doit décider l’avenir de ce territoire exceptionnel. Certains proposent l’établissement d’une «forêt d’expérimentation et de démonstration» pour les chercheurs et industriels forestiers désireux d’innover en matière d’aménagement et de pratiques forestières certifiées. Le plan serait financé par une série d’activités de nature récréo-touristique qu’on pourrait pratiquer sur le territoire, y compris la randonnée en véhicule tout-terrain et en motoneige, et par la vente de lots pour chalets aux abords de certains lacs, y compris le lac La Blanche.
C’est alors, qu’en 1998, un groupe de citoyens concernés se sont réunis pour former l’organisme « Amis du CEFO » (maintenant Amis de la Forêt-la-Blanche). L’organisme se donne comme mission première la sauvegarde de l’intégrité écologique du territoire du CEFO. Les Amis s’allient avec plusieurs groupes provinciaux et nationaux, dont Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs du Canada pour faire campagne pour protéger le territoire du CEFO contre les projets proposés. En même temps, les Amis rouvrent le pavillon d’interprétation et ils entreprennent la réfection de l’ensemble des sentiers d’interprétation qui étaient à l’abandon depuis quelques années. En 1999, on accueille le premier groupe scolaire à visiter le site depuis sa fermeture.
En 2000, les Amis discutent de leur vision d’établir une aire protégée sur l’ensemble du territoire du CEFO avec des représentants du Ministère de l’Environnement du Québec. Les Amis poursuivent le statut de «réserve écologique» pour l’ensemble du territoire, en raison du fait que c’était le seul statut de protection disponible au Québec assurant ainsi qu’aucun développement industriel ou récréo-touristique ne puisse y prendre place. L’organisme souhaite toutefois maintenir les sentiers existants afin de pouvoir maintenir la vocation originale du CEFO, soit l’éducation et la sensibilisation au milieu forestier.
Le 23 septembre 2003, suite à la publication d’un décret dans la Gazette Officielle du Québec, l’ensemble du territoire de l’ancien CEFO devient la «Réserve écologique de la Forêt-la-Blanche». Il s’agissait de la 69ième réserve écologique du Québec, la plus grande dans le sud de la province et l’une des seules accessible au public.
Les Amis signent alors un protocole d’entente avec le Ministère de l’Environnement (aujourd’hui le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs ou MDDEP) portant sur la gestion du programme éducatif sur le territoire de la réserve écologique et l’organisme devient gestionnaire des activités sur le site (élaboration de programmes éducatifs, entretien des sentiers, promotion, financement, etc…).
Bien que l’organisme atteigne ses objectifs quant à la mise en place d’un programme éducatif et l’entretien des sentiers, il reste que le financement demeure toujours précaire et l’entretien du pavillon vieillissant représente un fardeau financier important.
En 2006, on entame des discussions avec le MDDEP et la municipalité de Mayo afin d’impliquer la municipalité de façon plus active dans la gestion du pavillon en contrepartie pour l’utilisation d’une portion de l’immeuble pour des fins communautaires (bibliothèque municipale, salles de réunion, etc.). On souhaite aussi faire rénover le pavillon. En 2008, le MDDEP accepte de faire rénover le pavillon d’interprétation. Dans le cadre des travaux, une salle sera réservée pour une future bibliothèque communautaire et les salles polyvalentes seront mises à la disposition de la collectivité pour la tenue d’ateliers et de réunions.
En 2009, les Amis de la Forêt-la-Blanche signent une nouvelle entente tripartite avec le MDDEP et la municipalité de Mayo portant sur la gestion du pavillon d’interprétation. Cette nouvelle entente, d’une durée de cinq ans, implique la municipalité de Mayo de façon plus active où elle occupe un siège (sans droit de vote) au sein du Conseil d’administration des Amis de la Forêt-la-Blanche. En 2010, le MDDEP complète les travaux de réfection du pavillon d’interprétation.