Les activités d’éducation comptent aussi parmi les objectifs poursuivis par la création des réserves écologiques. Elles y sont permises dans la mesure où elles sont compatibles avec le but premier des réserves, à savoir la conservation intégrale et permanente de milieux naturels, et nécessaires à l’atteinte de ce but.
Dans ce contexte de préservation, des programmes de découverte de la nature peuvent, par exemple, être mis sur pied à l’intérieur même d’une réserve écologique. Des précautions s’imposent cependant, puisque de tels programmes requièrent souvent des aménagements (sentiers, trottoirs, ponts, abris) peu compatibles avec la protection intégrale des milieux. Cela explique le nombre restreint de réserves écologiques où ces programmes éducatifs existent, soit la réserve écologique de l’Île-Brion et celle des Tourbières-de-Lanoraie.
Même si elle possède un statut juridique de protection, une réserve écologique n’est pas à l’abri de toutes les activités humaines qui s’exercent sur les territoires avoisinants. Bon nombre d’activités à proximité d’une réserve écologique et liées à l’industrialisation, à l’aménagement ou à l’exploitation des milieux terrestres et aquatiques, tels le drainage agricole, l’épandage de pesticides, les manipulations des niveaux d’eau, les déversements toxiques, les émissions de gaz ou l’aménagement de lieux d’enfouissement sanitaire, sont susceptibles d’engendrer des impacts sur les écosystèmes de ce milieu protégé.
Il y a donc lieu de contrôler les diverses activités extérieures à une réserve qui pourraient avoir une incidence néfaste sur la conservation ou l’évolution naturelle des écosystèmes protégés et cela, sans nécessairement utiliser de contrôles réglementaires ou administratifs. Ces moyens de contrôle peuvent se traduire par un appel à la collaboration de partenaires comme les municipalités régionales de comté, les municipalités et les autres ministères, les sociétés parapubliques (par exemple Hydro-Québec et la Société de protection des forêts contre le feu), les propriétaires, les producteurs agricoles et les industries.
Pour ce faire, il est aussi nécessaire de mettre en place de nombreuses interventions à caractère éducatif: c’est l’autre dimension de la vocation éducative des réserves écologiques. Il s’agit de rencontres et d’activités de concertation visant, dans l’ensemble des régions du Québec, à amener les intervenants (publics, parapublics ou privés) sur le territoire à penser à des façons de développer, d’aménager et d’exploiter qui soient les moins dommageables possible pour certains écosystèmes de leur région, notamment à proximité des réserves écologiques. De ce fait, les réserves écologiques contribuent à une éducation au développement durable.